Quelle résonance lors d’un après-midi accrobranche sur la notion de lâcher-prise…
A 15 mètres au dessus du sol, expérimentant l’équilibre du corps sur des éléments mouvants, prise de conscience…
Vas-y !! Oui, vas-y !! Lâche la ta prise !!
Enserrant le tronc de l’arbre pour mieux passer les 2 mousquetons vers l’étape suivante, passant de la posture collée-serrée le ventre contre cette écorce bienveillante, au dos collé contre cet arbre solide regardant la suite du parcours : après le filet, la tyrolienne, des balançoires géantes qui s’annoncent avec rien d’autre que le vide en-dessous !!!
Et là… les mains deviennent moites, le coeur s’accélère, les muscles se tendent.
Et oui !! pour passer d’une balançoire à une autre, il faut bien lâcher sa main nerveusement accrochée à la corde de la balançoire (qui a, au passage, la gentillesse de m’héberger, en oscillant légèrement ou pas… selon la nervosité ou la rapidité à passer de l’une à l’autre) pour attraper la corde de l’autre balançoire là… toute proche et … en même temps si loin 🙁
Ca y est !! Ouf ! Respire… Toooouuuut va biennnnn.
Euh ! Presque …
Maintenant il faut lâcher l’autre main et … décoller son pied (il était pourtant content d’être là posé sur ce barreau en bois, même à 15 mètres au dessus du sol 😉 ) pour le poser sur l’autre balançoire. Allez ! plus qu’une dizaine…
Oui mais finalement…Qu’est-ce qui nous permet de la lâcher notre prise, notre balançoire, notre prise sur une situation ou parfois sur une personne (malheureusement pour nos chères têtes blondes…), voire même sur notre vie ??
Cela passe déjà par la prise de conscience de notre besoin de contrôler les choses, de les maîtriser. On a besoin que tout soit prévisible, que l’après soit comme on l’envisage, comme on l’a imaginé. Mais voilà ! la vie est faite d’imprévu, d’inconnu… Et cadrer trop les choses, sa vie revient à ne pas accepter cet imprévu, à rester dans une zone de confort (la terre ferme par exemple 😉 et empêche, réduit la prise de risques si précieuse pour apprendre, pour créer, pour entreprendre ou encore pour s’émerveiller de chaque chose qui nous arrive…
Et puis, ce besoin de contrôle, de maîtrise répond la plupart du temps à des peurs (peur de ne pas y arriver, peur de se tromper, peur de manquer de…, peur d’y arriver, etc…). Il se pose ainsi comme un cadre, une structure rassurante mais il ne permet pas de surmonter ces peurs, de les reconnaitre, de les accepter, de les dépasser.
Alors pour lâcher la prise… réunissez plusieurs ingrédients savamment dosés :
– de la confiance en soi !! Nous avons tous un réservoir de ressources en nous.
– l’acceptation de nos limites
– le regard de l’autre (celui des parents est essentiel), présent, bienveillant, sans dépendance,
– de la patience : chaque pas après l’autre… Et des petits pas pour ne pas tomber de haut 😉
– de l’équilibre : la vie est faite de mouvement, pour avancer sans peur, en toute sérénité, nous avons besoin d’équilibre. Essayez donc de marcher sans équilibre 😉
– vivre sa vie au moment présent. Il n’y a rien de plus stressant que de vivre les peurs de demain maintenant 🙁
Et alors vous serez prêts pour tenter autre chose, pour voir différemment…
Et le meilleur restera à venir : marcher sur un filin d’acier au dessus d’un sentier de forêt, entouré de chants d’oiseaux, du bruissement des feuilles avec la satisfaction de l’avoir fait !!